Non au sabotage de nos mutuelles
Depuis le lancement du projet 100% Santé, les organismes complémentaires n’ont de cesse de vous alerter sur les conséquences économiques auxquelles nous devrons faire face. Vous parlez de négociation. Nous avons plutôt l’impression que les relations entre le pouvoir et les organismes privés que nous sommes sont empreintes de dirigisme et d’autoritarisme. Depuis plusieurs années, les gouvernements qui se sont succédé n’ont eu de cesse de considérer les complémentaires santé, et au premier chef les mutuelles, comme de simples accessoires de la puissance publique. Faute de ne pas avoir pu consolider durablement la prise en charge nationale, d’avoir cédé aux lobbies professionnels pour ne pas réformer l’offre de santé, il est effectivement plus simple de jeter les mutuelles à l’opprobre public. Car ce sont nos mutuelles qui sont au premier contact avec nos adhérents et portent, à leurs yeux, la responsabilité des moindres remboursements ou de la cherté de la santé.
Ce qui est en cause, c’est bien le libre-arbitre de nos mutuelles. Osons rappeler que celles-ci n’ont pas de clients, mais agissent dans l’intérêt de leurs adhérents. Ce n’est donc jamais de gaîté de cœur qu’une mutuelle décide d’augmenter ses tarifs. Aujourd’hui, nous sommes placés devant une réforme majeure, qui va certainement dans le sens d’un meilleur accès à la santé. Mais à quel prix ?
À l’évidence, nous manquons de recul pour mesurer des conséquences réelles de la réforme. Chaque mutuelle devra répondre à celles-ci, au cas par cas, et non pas au nom d’une directive prise au niveau national.
Conformément aux règles de fonctionnement de nos mutuelles, chaque structure aura donc à constater l’évolution des dépenses qu’elle prend en charge. Si celle-ci est à la baisse, cela devra se traduire en terme des prestations ou de niveau de cotisations. Dans le cas contraire, les niveaux de prestations étant contraints, le seul levier restant est la cotisation.
L’encadrement réglementaire de nos activités, pourtant réalisées dans le cadre de la libre prestation de services, ne nous laisse pour cela aucune autre marge de manœuvre.