Cotisations : qui peut encore croire qu’on rase gratis ?
Une fois de plus, un ministre de la Santé a mis en cause les complémentaires santé, les désignant à la vindicte pour leur supposé rôle dans les attaques contre le pouvoir d’achat de tous.
Franchissant de nouvelles frontières de l’absurde, Aurélien Rousseau a accusé nos organismes de faire de nos adhérents la variable d’ajustement de nos modèles économiques. La seule variable d’ajustement que nous attendons, c’est l’efficacité des pouvoirs publics à maîtriser les évolutions des dépenses de santé. Depuis trop longtemps, ce sont bien les gouvernements qui ont fait des mutuelles et des organismes complémentaires les variables d’ajustement de leurs politiques budgétaires. Dernière illustration de la méthode : la hausse du ticket modérateur en dentaire n’est qu’un véritable transfert vers les complémentaires.
S’il est louable de rechercher à revaloriser les rémunérations des professionnels de santé, si l’on peut penser que le 100% santé peut améliorer l’accès aux soins, il est plus que fâcheux d’occulter le fait que toute décision en la matière a un coût, et que le quoi qu’il en coûte ne résiste pas à l’épreuve des bilans.
Car si le gouvernement peut financer ses décisions par le déficit de la Sécurité sociale, ce n’est pas le cas des mutuelles. Et rappelons que ces décisions ne font que reporter la charge sur les assurés sociaux de demain, alors qu’on nous accuse de le faire sur nos adhérents d’aujourd’hui.
« Le ministre annonce une nouvelle discussion avec les organismes complémentaires. A en croire les non résultats des précédentes, on peut douter du succès des prochaines. D’autant que tous les arguments ministériels se fracassent sur la réalité des chiffres », indique Philippe Mixe, président de la Fnim.