Si on hurle, c’est parce que l’on a déjà très mal
Lors d’un échange avec la presse sociale, Elisabeth Borne a considéré que l’extension du 100% santé, décidé sans concertation par son gouvernement, devait pouvoir se faire sans incidence financière pour nos adhérents car les mutuelles auraient « des marges de manœuvre ».
Elle nous a invités « à ne pas hurler avant d’avoir mal ». « Mais non, Madame la Première ministre, nous ne hurlons pas avant d’avoir mal car nous avons déjà très mal », lui répond Philippe Mixe, président de la Fnim.
Lorsque les journalistes lui présentent les chiffres de la réforme, elle ne souhaite pas entrer dans un débat sur les chiffres. Mais peut-être que la Première ministre et ses conseillers ont été trop occupés pour prendre simplement connaissance de la synthèse des rapports qui se sont succédés ces derniers mois sur le sujet. Cette position est tout bonnement ahurissante.
Elle illustre surtout une approche dogmatique et quelque peu désespérée de la situation.
Sur ce sujet, comme sur d’autres, la méthode gouvernementale semble considérer qu’à force de répéter une fausse information, elle devient vérité. Il est vrai que nous sommes à l’heure des fake-news.
Nous sommes persuadés que le gouvernement va encore manier la carotte et le bâton. D’un côté, on met en avant l’apport indéniable des complémentaires pour les assurés sociaux. De l’autre on va de nouveau brandir la menace fiscale ou celle des transferts de charges.
Les mutuelles de la Fnim ne manqueront pas de renvoyer aux discours de Madame Borne les inspecteurs de l’ACPR qui critiqueront, c’est leur mission, des résultats rendus déficitaires par des demandes inconsidérées des pouvoirs publics.
Surtout, elles informeront leurs adhérents des risques qu’ils courent si l’on obéit aveuglément aux injonctions gouvernementales, car les rattrapages tarifaires seront inévitablement au rendez-vous. Et ce sera alors l’accès aux soins, objectif premier des mutuelles, qui en pâtira.