Complémentaires santé des retraités : la solution est là, simple, immédiate. Pouvons-nous encore attendre ?
Lors de la présentation du Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2016, le gouvernement a annoncé la création d’un dispositif permettant d’améliorer l’accès à la complémentaire santé des personnes de plus de 65 ans.
L’expérience récente nous oblige à craindre le pire, alors qu’il est facile d’aller au meilleur.
Tout l’argumentaire gouvernemental repose sur le facteur prix, même si les discours évoquent, mais bien trop peu, la qualité.
Il existe un moyen simple de jouer sur le prix sans dénaturer la qualité des produits et sans alourdir, une nouvelle fois, les charges de gestion des mutuelles par la création d’un mécanisme complexe dont l’efficience est forcément incertaine.
Ce mécanisme est connu, il s’agit de la défiscalisation. Puisque la Ministre n’évoque, pour l’entrée dans ce dispositif qu’une seule condition, être âgé de plus de 65 ans, il faut alléger la fiscalité de nos contrats et l’effet sera immédiat. La TSCA, dont la suppression avait été programmée par le candidat Hollande, pèse hélas toujours son poids.
L’augmentation des prélèvements obligatoires sur les contrats complémentaires santé participe pour l’essentiel à l’augmentation des prix de ces contrats. L’autre part est, bien entendu, l’évolution des dépenses de santé que le gouvernement estime à 3,6% en 2016 (avant économies), sans oublier les lourdes charges que nous impose l’adaptation aux incessantes évolutions des contraintes règlementaires.
« Si l’objectif gouvernemental est bien d’apporter aux retraités une complémentaire santé digne de ce nom, qu’il pose les actes en ce sens » indique Philippe Mixe qui remarque : « le gouvernement dit qu’il veut faire jouer la concurrence, c’est oublier que cette concurrence ne l’a pas attendu, que nous la vivons à plein et depuis bien des années ».
Pour le président de la Fnim « ce n’est pas en construisant un nouveau carcan administratif que nous répondrons à cet objectif que nous partageons. Bien au contraire. Nous aimerions que nos mutuelles, qui jouent un rôle essentiel dans la protection sociale de nos concitoyens, puissent bénéficier, elles aussi, de ce fameux choc de simplification présent dans tous les discours ».