Pouvoir d’achat : comment répondre aux inquiétudes ?
En cette rentrée, la Fnim partage plus que jamais les inquiétudes de nos compatriotes sur le pouvoir d’achat. Tous les secteurs d’activité sont impactés par un mouvement inflationniste de grande ampleur et la santé n’échappe pas à cette situation.
En confirmant qu’il agirait sur l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour donner plus de moyens aux professionnels, le gouvernement donne le signal d’une augmentation supplémentaire des dépenses de santé. On peut comprendre cette nécessité, mais on ne doit pas en occulter les conséquences.
Lorsque nous évoquions il y a plusieurs mois la perspective d’un rattrapage des soins lié à la crise sanitaire, notre argument était rejeté sans analyse. Les chiffres de l’Assurance Maladie sont venus depuis conforter notre position.
Les signaux enregistrés par la fédération renforcent nos inquiétudes en ce qui concerne l’évolution prochaine des cotisations des contrats santé. La situation n’est pas nouvelle et la fédération rappelle que si les sources d’inflation sont bien connues, aucune action des pouvoirs publics n’a été engagée pour y remédier.
En premier lieu, le niveau des taxes supportées par les contrats santé est devenu insupportable alors même que ces contrats sont des services de première nécessité. Ces taxes représentent aujourd’hui près de deux mois de cotisation !
En second lieu la définition de contrats qui n’ont de responsable que leur nom bride toute innovation sur le contenu des garanties tout en poussant les mutuelles à se différencier par des prises en charge de plus en plus éloignées du cœur des besoins. Sans compter les conséquences sur les coûts d’acquisition des contrats.
Enfin, l’hyper encadrement réglementaire des contrats a, lui aussi, un coût significatif sur les comptes, sans que l’augmentation de la sécurisation pour l’usager puisse être clairement établie.
Sans oublier la succession de réformes menées sur la base de présupposés, qui viennent déséquilibrer le fonctionnement de tout le secteur, sans que des avancées réelles puissent être obtenues. Le dossier de la Complémentaire santé solidaire en est la malheureuse illustration.
« Il faut que nos gouvernants aient conscience que le temps de l’abondance des contraintes administratives et de l’insouciance politique est terminé » indique Philippe Mixe qui en appelle à une action déterminée pour limiter les causes administratives et fiscales d’inflation. « À défaut de cette indispensable sobriété, la question de la soutenabilité de la cotisation remettra en cause la sécurité apportée aux ménages » ajoute le président de la Fnim.