Taxe Covid : pas de cadeaux, des menaces…
Alors que le gouvernement alimentait, depuis quelques semaines, la perspective d’un « réajustement » (traduire augmentation) de la taxe Covid, voilà que nous apprenons par voie de presse qu’il semble avoir abandonné cette idée.
Devons-nous nous réjouir de cette information ? On ne peut que se satisfaire de voir que les arguments développés par tous les représentants des complémentaires santé, dont la Fnim, semblent avoir trouvé l’oreille de nos dirigeants. Pour autant, cette information s’accompagne d’une nouvelle alerte, voire pression, sur les niveaux de cotisations à venir, alors que le report des soins non prodigués l’an dernier est bien là et que nous avons payé la taxe « Covid », qui n’était donc pas justifiée.
Demander une modération des évolutions tarifaires revient à oublier que nos mutuelles ne font que mettre en œuvre les mesures décidées par leurs adhérents, qui ont de nombreux paramètres à l’esprit au moment de leurs prises de décisions.
En venir à l’idée d’exiger le gel des cotisations, comme on peut le lire dans cette communication, serait une démarche politicienne populiste totalement irresponsable. Plus : cela viendrait en contradiction totale avec les règlements mis en place par nos gouvernants au fil des ans qui imposent de nombreuses contraintes à nos structures.
En outre, une telle démarche viendrait à prouver la déconnexion totale du pouvoir politique avec le terrain économique. L’accumulation des mesures, de la réforme du 100% santé à la résiliation infra-annuelle, ajoutée au vieillissement de la population et à l’absence de fluidité du système de santé a des conséquences mécaniques sur les comptes de nos organismes.
Responsables mutualistes, défenseurs du seul intérêt de nos adhérents, nous nous inquiétons de ces tendances qui nous sont confirmées par nos actuaires : nous ne pourrons certainement pas échapper à des hausses tarifaires qui apparaîtront comme étant brutales pour beaucoup. Mais la vérité nous impose de le dire, tout comme elle s’impose à nos gouvernants.
« Plutôt que de lancer au fil de petites phrases des injonctions irresponsables, les pouvoirs publics gagneraient en crédibilité en prenant en compte les véritables causes de l’inflation des dépenses de santé pour notre collectivité et pour chacun d’entre nous » indique Philippe Mixe, président de la Fnim.